Jeûner sans s’arrêter : bouger pour mieux se retrouver
- Aurelie Donnen
- 2 mai
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 mai
Quand on pense au jeûne, on imagine souvent l’immobilité, le repli, le repos total. Et c’est vrai que le corps ralentit, que l’on s’allège, que l’on fait pause. Mais ralentir ne veut pas dire s’arrêter.
Bouger pendant le jeûne, ce n’est pas “faire du sport”, ni se dépasser. C’est une autre manière d’habiter son corps, d’accompagner le processus en douceur, en conscience. C’est aussi un soutien précieux pour la circulation, l’élimination, et l’équilibre émotionnel.
D’ailleurs, les séjours que je propose sont tous affiliés à la Fédération Francophone de Jeûne et Randonnée (FFJR), où le mouvement fait partie intégrante du processus. Ce n’est pas une contradiction : c’est un équilibre. Bouger autrement, plus lentement, plus présent·e, peut profondément transformer l’expérience du jeûne.
Voici quelques clés pour comprendre comment le mouvement peut devenir un compagnon bienveillant pendant cette aventure avec soi-même:

1. Le mouvement ne s’arrête pas quand on jeûne, il se transforme
Quand on jeûne, le corps change de rythme. Et le mouvement aussi. Il ne s’agit pas de performances, mais de soutien physiologique : activer la circulation, faciliter le drainage, aider le corps à éliminer.
Le mouvement devient un outil de vitalité, à condition qu’il soit doux, adapté et conscient.
Ce n’est plus le mouvement pour se dépenser, mais pour se reconnecter.
2. Inviter le mouvement doux : marcher, s’étirer, respirer
Pendant un jeûne, on redécouvre des gestes simples : la marche, les étirements, la respiration. Tout cela devient du mouvement. Du vrai. Du nourrissant.
Marcher lentement, en conscience, c’est reconnecter le corps et l’esprit. Chaque pas est une méditation.
S’étirer doucement, le matin ou le soir, c’est réveiller les tissus sans les agresser.
Respirer profondément, c’est remettre du mouvement à l’intérieur, faire circuler l’énergie, libérer les tensions.
C’est souvent dans cette lenteur qu’on sent à quel point on était déconnecté.
3. Bouger chaque jour, oui… mais selon son énergie du moment
Dans un séjour de jeûne et randonnée, le mouvement est bien présent chaque jour. C’est une partie essentielle du processus.Mais ça ne veut pas dire qu’on avance tous au même rythme ou avec la même forme.
Certains jours, tu te sentiras porté·e par l’énergie. D’autres, tu avanceras plus lentement, avec plus d’écoute. Et c’est parfaitement normal.L’idée n’est pas de forcer, mais d’accompagner. D’être dans le respect de ce que le corps propose ce jour-là.
Il n’y a pas de bon ou de mauvais rythme. Juste le tien.
4. Le mouvement intérieur aussi compte
Quand on parle de bouger, on pense souvent aux muscles. Mais il y a un autre mouvement, plus subtil : celui qui se passe à l’intérieur.
Les émotions qui remontent. Les tensions qui se libèrent. L’énergie qui circule différemment.Le jeûne est un terrain de transformation. Et le mouvement intérieur en fait partie.
Accueillir cela, c’est aussi bouger. De façon invisible mais puissante.
5. Bouger avec plaisir, sans se forcer
Le mouvement n’est pas une obligation. C’est une invitation.Le corps est généralement heureux de bouger… à condition de ne pas être forcé.On peut être actif·ve avec douceur, avec goût, avec plaisir.
Bouger, ce n’est pas cocher une case. C’est se sentir vivant·e, respirant·e, présent·e. Ce n’est pas un devoir : c’est un privilège.

⌚ Et si on posait (gentiment) la Garmin ?
Oui, je vois parfois des montres connectées en stage. Strava qui tourne. Les kilomètres qui s’accumulent. Pourquoi pas ? Mais honnêtement : on s’en fiche un peu.
On ne vient pas pour faire un record. On vient pour se reconnecter.
Le vrai GPS, c’est ton ressenti. Ton souffle. Ta paix intérieur.
La plus belle performance de la semaine, c’est souvent d’avoir osé ralentir.
Bouger autrement, c’est bouger pour soi
Dans un monde qui nous pousse à bouger pour être plus, faire plus, montrer plus… le jeûne invite à tout l’inverse.
Tu bouges pour écouter. Pour sentir. Pour libérer. Tu ne bouges pas pour performer, mais pour te retrouver. Et ça, ça change tout.

Et après le jeûne ? Continuer à bouger avec douceur
Le jeûne se termine, mais l’élan qu’il a réveillé peut continuer. Le mouvement, cette présence douce au corps, ne s’arrête pas avec la reprise alimentaire. Au contraire : c’est souvent le moment idéal pour ancrer de nouvelles habitudes.
Pas besoin de programme sportif ou de grands objectifs. Il suffit de garder cette écoute fine, ce plaisir du geste, cette simplicité retrouvée. Marcher chaque jour, s’étirer en conscience, respirer profondément… des petits rituels qui prolongent les bienfaits du jeûne bien au-delà du stage.
Bouger devient une façon de vivre. De rester en lien avec soi. D’honorer ce corps qu’on a pris le temps d’écouter.
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