Le vrai luxe ? Couper pour de vrai.
- Aurelie Donnen
- 1 août
- 4 min de lecture
Aujourd’hui, on parle beaucoup de performance, de productivité, de "toujours plus". Et même quand on part en vacances, on emporte parfois nos to-do lists, nos mails, nos réflexes de réactivité. Couper vraiment, totalement, durablement... est devenu un luxe. Et pourtant, c’est un luxe dont notre corps et notre esprit ont cruellement besoin.
En août, le rythme change (c'est le cas pour nous). Le quotidien ralentit. Les plages horaires s’ouvrent. Et si on osait vraiment appuyer sur pause? Perso, dans 10 jours, ce sera
mon challenge de l'été! 🌿

Ralentir, c’est productif (oui, vraiment)
On a tendance à croire que le repos est une perte de temps. Que pour être efficace, il faut être dans l’action constante. On l’oublie souvent, mais le repos est actif. Il régénère. Il répare. Il recharge. C’est pendant les phases de repos profond que notre système nerveux se rééquilibre, que nos cellules se régénèrent, que le cerveau trie l’information et que la digestion se remet en ordre.
Et pourtant, combien d’entre nous culpabilisent à l’idée de ne rien faire ? Combien pensent que “lever le pied”, c’est perdre du temps ?
La vérité, c’est que ralentir rend plus clair. Plus créatif. Plus aligné.
Des études en neurosciences (comme celles du Dr. David Rock, fondateur de l’Institut NeuroLeadership) montrent que nos meilleures idées émergent dans des moments de vide : en marchant, en rêvassant, en prenant une douche… pas en étant devant 45 mails.
Ralentir, c’est s’offrir l’espace pour récupérer... mais aussi pour mieux repartir:
le sommeil profond accélère la réparation cellulaire, favorise la libération d’hormones de croissance, et stabilise le métabolisme.
le système nerveux parasympathique reprend la main : rythme cardiaque ralenti, système digestif relancé et nettoyage cellulaire activé.
le repos volontaire court permet d’abaisser le cortisol, d’améliorer la variabilité du rythme cardiaque, et même de favoriser la neuroplasticité.
Ralentir, ce n’est pas paresser. C’est investir dans ton énergie future.
Stress, digestion, sommeil… tout est lié
On oublie parfois à quel point notre corps fonctionne comme un tout. Quand le stress s’installe, il ne reste pas coincé dans un coin du cerveau : il infuse partout. Il tend les muscles, il accélère le cœur, il freine la digestion. Il empêche aussi de dormir profondément. Et moins on dort, moins on digère bien. Et moins on digère, plus on est irritable… Tu vois le cercle vicieux.
C’est pour ça que ralentir n’est pas un luxe, mais une nécessité. En coupant avec le quotidien, on permet au système nerveux de repasser en mode “parasympathique”, c’est-à-dire celui de la réparation, de la digestion, du sommeil.
C’est ce mode qui permet au corps de se régénérer en profondeur.
Et c’est aussi ce qu’on vient chercher dans un jeûne : pas juste une pause alimentaire, mais une pause tout court. Une mise en veille bienvenue, pour que l’organisme puisse réparer, éliminer, rééquilibrer.
Quand on jeûne, on suspend une fonction majeure, celle de la digestion. Et ce vide apparent, ce silence dans le ventre, devient un espace de régénération.
C’est exactement ce que le repos profond offre à l’échelle de notre quotidien.
Je le vois à chaque séjour : les premiers jours, on ralentit un peu à contrecœur. Et puis… on se laisse faire. Le corps lâche, l’agitation mentale diminue, et les vrais besoins apparaissent : dormir, marcher lentement, respirer, écouter.
Le “vrai” rien, cet espace fertile
Et si faire vraiment rien devenait ton meilleur outil de régénération ?
Pas de podcast, pas de lecture, pas de “j’en profite pour…”. Juste… être. Respirer.
Regarder les arbres ou le plafond. Laisser ton esprit flotter, sans chercher à l’occuper.
Oui, ça peut sembler inconfortable au début. On a tellement l’habitude d’être “utile”, de remplir le vide, de faire défiler du contenu… qu’on oublie que ce vide, justement, est essentiel.
Ce “rien” apparent, c’est en fait un temps d’intégration, une sorte de jachère intérieure. Comme la terre qu’on laisse reposer pour qu’elle se régénère.C’est là que se déposent les idées, les émotions, les apprentissages. C’est là que le corps et le mental retrouvent un espace pour souffler.
Côté cerveau, c’est dans ces moments de relâchement qu’émergent souvent les meilleures idées. Mais attention : ce n’est pas si simple de s’y mettre.
Le vrai “rien” ne vient pas naturellement. Il s’apprend. Il se pratique.
💡 Comment créer ton propre espace fertile ?
Éteins ton téléphone. (Vraiment.)
Trouve un endroit calme, sans stimuli.
Reste assis·e, ou allongé·e, sans objectif.
Observe ce qui vient. Laisse passer.
Ne juge pas l’ennui. Il fait partie du processus.
Même 5 minutes suffisent pour commencer.
Ce “rien” est peut-être ce que tu attends sans le savoir.
Et si ce mois d’août était l’occasion de le rencontrer ?
Et toi, tu coupes vraiment ?
On dit souvent qu’il faut “couper” pour se reposer. Mais est-ce qu’on coupe vraiment ?
Partir en vacances ne suffit pas. Si tu pars avec ta to-do mentale, ton téléphone greffé à la main, et cette impression qu’il faut quand même “profiter à fond”… alors tu n’as pas vraiment coupé. Tu as juste déplacé la charge.

Couper, ce n’est pas forcément partir loin. C’est un choix. Un acte. Parfois même un courage.
C’est choisir de ralentir, même si tout le monde court. C’est décider de ne pas tout planifier, de laisser des blancs dans l’agenda. C’est éteindre les notifications, différer les réponses, créer de l’espace. C’est se réveiller sans but précis, et s’autoriser à faire… moins.
Couper, c’est revenir à soi. Écouter ce que ton corps demande — pas ce que la journée impose. Et dans ce silence retrouvé, tu réalises que le vrai luxe n’est pas dans ce que tu fais, mais dans ce que tu t’autorises à ne pas faire.
Conclusion : Le vrai luxe ? Couper pour de vrai.
On croit souvent que le repos, c’est une récompense après l’effort. Une pause avant de “reprendre”. Mais le repos est une ressource. Un terrain de fondation pour une vie plus alignée, plus fluide, plus vivante.
Prendre du recul, ralentir, se mettre à l’écoute… Ce n’est pas fuir. C’est revenir à soi pour
mieux avancer.
Et si tu es déjà rentré·e de vacances, pas de panique : il est toujours temps de recréer une bulle, un week-end, une soirée, une respiration où tu coupes vraiment. Parce que le repos ne se programme pas seulement à la mer ou à la montagne. Il se glisse dans une chaise longue, un livre qu’on lit lentement, ou un “non” posé avec douceur.
Fais moins. Respire plus. Et laisse la vie t’offrir ce que tu n’avais pas prévu.





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